Histoire Vraie

Histoire vraie

Fin d' été. Déjà, quelques légères brumes matinales dans l'aurore naissante annonçaient la rentrée des classes et le retour de la chasse. La vie animale se faisait plus tardive le matin. Par contre les journées étaient torrides et les soirées orageuses.

La journée avait été épuisante. Des amis , avec charge de famille, étaient venus me rejoindre pour le repas du midi. Les cris de leurs enfants adolescents, jouant au ballon au milieu de mes pots de géraniums - j'aime poser des poteries regorgeant de couleurs sur des troncs d'arbre pour animer la prairie - mêlés aux aboiements de leurs quatre chiens. Quatre chiens qui avaient pris un malin plaisir à courser mon chat l'obligeant à une retraite dans un des grands chênes du bois jouxtant la surface herbeuse. Pauvre chat ! Dès qu'il s'essayait à descendre de son perchoir, les quatre westies et mon cairn terrier se ruaient sur l'arbre, posaient leurs pattes avant le plus haut possible sur le tronc, claquaient des dents et aboyaient furieusement. Si je n'avais pas vu les cinq bestioles , j'aurais songé à ces molosses représentés sur les mosaïques romaines, enchaînés, gueule ouverte, dents découvertes et langue sortie, accompagnés de l'inscription « cave canem ». Mes voisins ont dû apprécier d'entendre ces cinq zouaves ! J'espère qu'ils ne souhaitaient pas faire la sieste parce que là c'était fichu ! Plus j'essayais de les faire taire et plus ils donnaient de la voix. J'éclatais d'un rire franc et sonore en entendant une des petites westies s'exprimer. Elle n'aboyait pas mais elle causait littéralement en modulant les sons qui sortaient de son gosier tout en penchant la tête d'un côté et de l'autre. Comique la chienne ! Vers la fin de l'après-midi, tout ce petit monde embarqua dans la voiture et me quitta en me souhaitant une bonne fin de journée. Calme. Silence.