7 Avril 2016
Sur la grande table d'observation entièrement couverte de papier journal, une forme blanche.
La forme d'un chien, plus précisément un caniche. Le chien a un sparadrap à la patte, vestige d'une prise de sang. Debout, à côté de la table, tout de noir vêtue, une femme. Des perles de larmes coulent le long de ses joues... Elle voudrait réprimer les quelques hoquets sonores qui s'échappent de sa poitrine... « Prenez votre temps ! Restez le temps que vous souhaitez ! » Le vétérinaire lui pose une main amicale et compatissante sur l'épaule... quitte la pièce et tire doucement la porte... Lui, il sait...
Maintenant seule dans cette pièce carrelée de blanc, elle ose se pencher sur sa chienne... guettant un signe de vie... elle voudrait voir à nouveau le poitrail se lever et s'abaisser régulièrement... Elle enserre le cou de la caniche, pose sa tête sur la sienne et entre deux baisers lui demande pardon. « Vois-tu, ta souffrance était devenue par trop insupportable... Je ne pouvais plus te regarder … tomber... te faire mal... te cogner la tête et hurler ... Adieu ma Bibiche... Pardonne-moi... »